
Eurostar dialogue avec ses parties prenantes
16 avril 2025Dix ans après la COP21, le constat est brutal : les émissions continuent d’augmenter, la planète surchauffe et les promesses fondent plus vite que les glaciers. On ne freine rien. Pire, certains grands groupes, fiers de leurs trajectoires carbone, prennent brutalement conscience de la difficulté avec leurs émissions dans le fameux Scope 3, celui des fournisseurs — autrement dit, chez les PME et ETI qui forment le tissu économique du pays. Le drame ? Leur destin est désormais commun.
Dans une économie sous tension, entre décroissance de la consommation, instabilité géopolitique et marges en berne, les grands donneurs d’ordre cherchent l’air manquant… chez leurs fournisseurs. Mais la solution ne viendra pas d’un transfert de contrainte. Elle naîtra d’une alliance.
Le bilan climatique mondial reste alarmant : +1,2 °C et une trajectoire vers +2,7 °C
Malgré les promesses, les émissions continuent de croître, piégées entre transition énergétique et dépendance aux énergies fossiles. Les États ont légiféré, les entreprises se sont engagées, mais le scope 3 — celui des chaînes d’approvisionnement — reste le grand angle mort. Les progrès existent : essor des renouvelables, électrification, finance verte. Pourtant, les résultats demeurent en deçà des objectifs.
Les dix dernières années ont été celles des déclarations ; les dix prochaines devront être celles de la cohérence. Car désormais, tout se joue sur les territoires, dans les PME, dans la transformation réelle des modèles économiques. Le climat n’attend plus : pour tenir la limite des +1,5 °C, il faut diviser les émissions par deux d’ici 2035. Le temps des discours est passé ; celui des preuves vient de commencer.
La décarbonation n’est plus une compétition, c’est un sport collectif.
Le prochain défi ? Faire ensemble ce que personne ne peut faire seul. Ce n’est pas « faire moins mal », c’est ne plus faire du tout ce que l’on ne devrait pas faire. L’heure est aux entreprises régénératives — celles qui réparent plus qu’elles n’épuisent — tracent déjà la voie. Elles inventent de nouveaux modèles d’affaires, expérimentent des solutions, écrivent des récits de coopération et des imaginaires de partenariat entre grands groupes et PME locales. Car l’avenir ne se sous-traite plus : il se co-construit au quotidien, pas à pas, en proximité.
La RSE doit impérativement éviter de tomber dans un rôle de « petit comptable de l’extra-financier »
Le moment est venu de rompre avec la rente de la complexité ESG, cette usine à gaz qui nourrit les agences de notation et déculpabilise les partenaires financiers, plus qu’elle ne crée de la valeur.
Place au choc de bon sens. Simplifier, relier, agir. Créer de « vrais » ponts entre les PME ancrées dans les territoires et les grands donneurs d’ordre. C’est tout le sens d’une “Regen Revolution » en gestation : une RSE 2.0, une aventure d’intelligence collective, où dirigeants de PME et grands groupes apprennent à bâtir ensemble une économie à visée régénérative.
Parce que décarboner, au fond, c’est réapprendre à respirer ensemble.



